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samedi 13 juillet 2013

Un film bling bling

Sorti le12-06-13
De Sofia Coppola
Avec Emma Watson, Katie Chang, Israel Broussard
Genre: Drame, Faits divers
Américain










Le nouveau film de Sofia Coppola est très divertissant et en jette. Après Virgin Suicides et Marie-Antoinette, la réalisatrice s'attaque de nouveau à mettre en scène de jeunes adolescentes perturbées mais dynamiques. Dans The bling ring, surnom donné au groupe de protagonistes, des lycéennes et un jeune garçon se mettent à voler dans les villas les plus prestigieuses des grandes célébrités people et cinéma sur la côté Ouest des Etats-Unis. Paris Hilton, Lindsay Lohan... tout le gratin californien est mentionné. Ils apparaissent d'ailleurs comme peu prudents: leurs maisons s'ouvrent aussi facilement que des portes sur lesquelles on aurait laissé toutes les clés.

Bande Annonce VOST

Le sujet du film apparaît de prime abord comme un fait divers (l'histoire provient de faits réels qui ont eu lieu en 2009) peu intéressant et sans doute bien trop maigre pour en faire un long-métrage. A la limite un court... Pourtant, la réussite de Coppola c'est justement cela: de savoir exploiter un fait et d'en tirer un maximum d'images et de ressentis. Le générique explose les yeux: lettres flashis jaunes et rose fluo, articles de luxe et de mode. Ceux-ci apparaissent d'ailleurs tout du long : on est noyé autant que les voleurs de stars dans les talons aiguilles, les bijoux en or et argent, les diamants, les robes de grands couturiers, des sacs de marques renommées qui font leurs nombreux placements de produits et autres articles de luxe à vous en faire tourner la tête. Peut-être le sujet était-il d'ailleurs vraiment trop mince: parfois le sentiment de répétition peut s'installer... Mais Coppola essaye de diversifier habilement les angles de prises de vues ou les manières de filmer (images caméra vidéo notamment, intérieur/extérieur, etc.)


En effet, les jeunes ados sont en proie au phénomène de fashion victim. Ils idolâtrent l'apparence et les stars ou plutôt ce qu'elles portent. Le look a d'ailleurs tellement d'importance à leurs yeux que c'est par les objets et les marques qu'ils brillent. Ils veulent se démarquer en prouvant leurs possibilité et surtout leur courage, leur frivolité et leur audace. "On a peur de rien, on se sent libres (plus qu'on ne l'est d'ailleurs) et on veut le montrer à la terre entière". Du coup, ils se vantent auprès de leurs amis en soirée de leurs méfaits et n'hésitent pas à carrément vendre leurs articles volés pour mener la belle vie de luxe dont ils rêvent. En boîte, ils exhibent leurs corps puisqu'ils n'ont rien d'autre à montrer de toute façon. C'est en effet leur bêtise de répéter à tout le monde leurs pillages qui les trahira en justice. Je note donc un défaut de la part du film: il aurait été intéressant d'approfondir la cause de ces vols, de se pencher sur les raisons qui ont poussé ces jeunes à commettre ces crimes au lieu de trop s'appuyer sur l'aspect superficiel des choses. Ces jeunes bourgeois n'étaient-ils vraiment que dans l'ennui? Le manque d'encadrement et d'éthique total? l'envie de reconnaissance? La fascination de ces célébrités mystifiées auprès des jeunes facilement influençables? Autant de questions sociales restées sans réponses. 


Cinématographiquement, Sofia Coppola est par contre au rendez-vous. Les plans saccadés et rapides donnent une pêche d'enfer! Ils s'alternent cependant à des plans légèrement plus longs où l'image ralentie et le dialogue silencieux prennent leur sens. Comme un spectateur le dit à la sortie des salles, "jamais le slow motion n'a été mieux maîtrisé". Mais ce n'est en fait pas très surprenant quand on sait que la réalisatrice réussit à ne pas nous ennuyer devant un film aussi spécial et lent que Lost in translation. Au contraire de l'ennui, elle nous emporte dans un univers particulier en nous en montrant toutes les facettes particulières. La musique est claquante et parfaitement en rythme et en accord avec les images, elle est aussi "jeun's". Aucune déception, Coppola nous conforte même dans l'idée qu'elle maîtrise absolument non seulement son sujet mais aussi sa technique.

Emma Watson

Un petit mot sur le casting: les parents sont juste parfaits dans leur bêtise et leur incrédulité face à des événements qu'ils ne maîtrisent pas du tout puisqu'ils n'ont jamais cherché à les connaître. Emma Watson quant à elle passe pour une parfaite américaine et se détache de son image de fille sage anglaise et intellectuelle qui lui collait à la peau depuis Harry Potter. Les autres adolescents ont le mérite de ne pas surjouer leurs personnages et d'être pile poil dans un rôle qui aurait pu être le leur. En effet, facile de s'identifier si on a entre 15 et 18 ans. Et sinon, on se demande "mais où sont les parents?!". Ils ne sont jamais à la maison, en revanche, quand la police débarque à la porte de chaque maison, ils sont tous présents pour accueillir les mauvaises nouvelles. 


A la fin du film, on ne peut s'empêcher d'avoir une petite réflexion par rapport au jugement dont font preuve les jeunes. Certains écopent de prison ferme, et tous doivent payer des amendes exorbitantes. Est-ce que ça valait vraiment le coup? Détruire sa jeunesse pour ça... c'est quand même dommage. D'un autre côté, est-ce que les juges ont été trop durs? Après tout, une rolex en plus ou une rolex en moins dans la boîte d'Orlando Bloom, qu'est-ce ça change pour ces millionnaires? Mais en réalité, c'est un jugement moral et éthique qui est porté: "le vol c'est mal, que l'on vole un mendiant ou que l'on vole une personne fortunée". C'est surtout le viol de l'intimité qui est condamné et condamnable. 

Sofia Coppola n'a pas perdu la main et est pleine forme. Elle nous divertit et sait nous montrer un événement du début à la fin avec dynamisme et quelques temps plus posés de réflexion. Un bon moment à passer devant votre écran, même si vous n'êtes pas fanas de mode. 

Alors, tous à vos écrans! 

samedi 15 juin 2013

Gatsby le décevant



Sorti le 15-05-13
(Livre de Fitzgerald paru en 1925)
De Baz Luhrmann
Avec Leonardo Dicaprio, Tobey Maquire, Carrey Mulligan
Genre: Drame, Romance
Australien, Américain









 


Accueilli en grandes pompes à la grande soirée d’ouverture du Festival de Cannes édition 2013, Gatsby Le Magnifique se prévalait d’être ou semblait être le film génial de l’année, la grande révélation, le grand retour aussi de Baz Luhrmann qui était devenu célèbre grâce à son exploit dans Roméo+Juliette puis dans Moulin Rouge mais qui depuis était plutôt discret voire avait frôlé l’échec total avec Australia. 



J’en attendais donc beaucoup de ce Great Gatsby, peut-être trop. Du coup, Gatsby le Magnifique est un peu devenu Gatsby le décevant. Une déception que j’ai toutefois du mal à expliquer. J’éprouve bizarrement une certaine difficulté à mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans le film. J’avais beaucoup aimé la folie extravagante de Roméo+Juliette et de Moulin Rouge, les musiques créaient un univers imparable et absolument génial, unique. Luhrmann savait y faire avec les histoires d’amour épiques et romanesques.


Bande annonce VOST 

Pourtant dans Gatsby le Magnifique, on a l’impression finalement qu’il a loupé le coche derrière sa caméra. Commençons par la 3D, sur laquelle je serai très rapide car son insignifiance ne mérite vraiment qu’une phrase. Ah voilà je l’ai déjà dit, elle ne sert strictement à rien, malheureusement comme trop souvent. On veut nous faire croire que les flocons de neige et les glissés sur le lac vers les énormes demeures et manoirs méritent la 3D alors qu’elle n’est justifiée que par un appât du gain évident au détriment de l’attrait de l’esthétique. Ensuite, on dirait que le réalisateur australien se force : il se contraint à en faire des tonnes pour nous impressionner, pour nous en mettre plein la vue pour finalement pas grand-chose de substantiel. 



Le film a cependant le mérite de m’avoir donné envie de lire l’œuvre de Fitzgerald. La narration de Tobey Maquire semblait reprendre l’écriture du roman et sa beauté littéraire m’a attirée. La description des personnages et de leur complexité intérieure doit être bien mieux décrite et de ce fait mieux appréhendée dans l’œuvre écrite. Il est évident qu’il s’agit d’une histoire psychologique et sociale qui va bien au-delà des fastes superficiels sur lesquels Luhrmann s’est concentré en apparence au lieu de creuser l’âme des personnages qu'il n'évoque brièvement que dans quelques flashbacks ou quelques regards soi-disants mystérieux. 



Ce qui sauve le film, c’est bien sûr le jeu impeccable et imparable d’acteurs de talent. Dicaprio est excellent, autant que ses acolytes qui s'imprègnent de l'atmosphère ambiante pour jouer le jeu et mettre sur le tapis toutes leurs cartes. Les effets visuels  remontent aussi le niveau du film car ils laissent pantois. Yeux ébahis et bouche ouverte, les feux d'artifice nous remplissent d'étoiles et les litres de champagne nous rendent saoûls, ivres de ce trop plein. Un bon point à la reconstitution vestimentaire et styslistique: chaque costume, chaque robe, chaque décor est soigneusement peaufiné et cela donne un résultat tout à fait satisfaisant.


 

La bande originale me laisse perplexe. Le mélange entre jazz et musique des années 1920 avec des mash up contemporains de Beyoncé et Jay-Z est à la fois bizarre, stupéfiant et intéressant. Lana del Rey quant à elle ne me convainc pas vraiment. Seuls The XX reste un choix de qualité à mes yeux pour leur atmosphère tout aussi décalée et vibrante que la vie de Gatsby. C’est un choix osé, qui s’assume, qui se marie avec l’atmosphère générale du film audacieux  mais qui ne m’empêche pas de me sentir gênée. Gênée parce que d’autres musiques auraient peut-être été davantage adaptées, auraient moins fait tâche. On a l’impression que le réalisateur a hésité entre un remake moderne du roman et une version traditionnelle reprenant l’époque à proprement dite des années 1920 et de la prohibition de l'alcool qui coulait pourtant à flot. S'il avait choisi l'un ou l'autre, c'eut été avec plaisir que j'aurais découvert une remasterisation complètement moderne ou une édition purement conservatrice des origines. Il est vrai que choisir seulement un style eut été peut-être trop plat, peu risqué, peu motivant. Mais le mélange était-il la meilleure des solutions dans notre cas? En ressort une sorte de mixture pâteuse qui laisse un goût sucré-salé, amer et doux en même temps et âpre dans la bouche. 



Même si Gatsby Le Magnifique n’est pas le film - magnifique - de l’année comme d’aucuns ont pu le laisser entendre, cela reste un bon film à voir pour se divertir et se faire soi-même une idée. Ne vous inquiétez pas, les deux heures quarante cinq ne sont longuettes qu’à certaines scènes, pas à toutes heureusement et dans l’ensemble la pellicule reste assez dynamique. 

Alors, tous à vos écrans !

mardi 4 juin 2013

L'Ecume des jours qui passent et laissent de la mousse sur leurs chemins

L'Ecume des joursSorti le 24-04-13
(Livre de Boris Vian paru en 1947)
De Michel Gondry
Avec Audrey Tautou, Gad Elmaleh, Romain Duris
Genre: Comédie dramatique, Fantastique
Français





Les échos et les critiques ont été plutôt négatifs concernant le nouveau film de Michel Gondry (réalisateur aussi de La science des rêves et d'Eternal Sunshine of the spotless mind, on comprend dès lors mieux sa patte et son goût pour les univers décalés et songeurs), L’Ecume des jours, cependant de mon point de vue personnel, je ne comprends pas vraiment pourquoi. Certes, le film est assez spécial. Tout comme le livre dont il est tiré, le roman de Boris Vian écrit en 1947. 


Le film est déluré, original, peut-être même parfois difficile à capter dans son délire mais cela reste un bon film. Il a les qualités d’un long-métrage divertissant et agréable. Les acteurs offrent un jeu sans chichis, un jeu tout à fait correct. Les musiques de la bande-annonce sont à la fois douces et entraînantes, elles rappellent un peu les vacances ou les histoires d’amour, les voyages ou les tristesses de la vie. Bien choisies, elles ponctuent les scènes d’une ambiance mélodieuse. Elles rendent d'ailleurs également hommage à la passion pour le jazz de Boris Vian lui même trompettiste. 


Bande annonce:

Pour une fois, j’ai préféré le film au livre. Certes, les inconditionnels de Boris Vian m’assassineront sur place. Il n’empêche que son style déluré et loufoque, son imagination débordante et sa poésie ne pouvaient être que plus représentatifs visuellement. Michel Gondry et ses techniciens ont donc réussi le pari de mettre en scène un univers totalement nouveau que les effets techniques et autres effets spéciaux permis par la magie du cinéma et des images actuellement ont tout à fait bien rendus. On a les yeux qui pétillent devant tant de couleurs et d’imagination.


Ce que l’on retient, ce n’est pas tant l’histoire d’amour banale qui est racontée mais plutôt sa poésie et sa mélancolie en même temps, une joie simple atténuée par les mauvais moments à passer de la vie. Touchant, l’Ecume des jours est proche de nous et réussit tout de même à nous faire voyager dans un monde de rêves hallucinés où l’on est déjà habillé en sortant du lit, où les fleurs nous guérissent et où un piano et ses touches de musiques peuvent nous servir un cocktail alcoolisé délicieux ou plein de fausses notes. 


Je retiens donc des images fortes, cruelles ou douces, tristes ou heureuses, marquantes et vivantes, colorées puis dégradées, je retiens un bon moment, drôle parfois, mélancolique souvent. Je retiens une jolie vue de Paris, une adaptation réussie, précise et détaillée, une bande son vraiment bonne. Je retiens mon envie de me plonger davantage dans cet univers pour pouvoir moi-même profiter de toutes les inventions de Vian. Je retiens aussi l'effervescence intellectuelle et artistique des années d'après-guerre où Jean-Sol Partre est l'éminente représentation de l'engouement fanatique envers Jean-Paul Sartre. Je retiens également une critique sous-jacente de la société naissante de consommation, d'envahissement des objets quels qu'ils soient et d'enfermement dans des obsessions accablantes envers un matérialisme peu important au regard des autres valeurs de la vie: l'amour, la santé, le partage, la jeunesse... 


Une petite perle du cinéma français cette année à ne pas rater. 

Alors, tous à vos écrans !

samedi 6 avril 2013

Retour sur Cinélatino [4ème prise]



Chronique pour Radio Mon Pais 

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Interview de Caetano Gotardo, réalisateur brésilien de O que se move


Interview organisée par l'attachée de presse du festival, Perrine Crubilé, réalisée en portugais le mercredi 20 mars 2013 à la Cave Poésie puis doublée en français avec l'aide précieuse de Claire Balerdi (voix) et de Michel Furios (technique)  le jeudi 21 mars 2013 et diffusée sur les ondes de Radio Mon Pais le vendredi 22 mars 2013 à 11h, présentée par Claire.

Un grand merci à l'équipe de Radio Mon Pais et à tout le festival Cinélatino pour ce festival merveilleux et cette expérience inoubliable en radio, sur le terrain, au contact des artistes, du public, des journalistes et des divers intervenants!

Alors, bon vent sur les ondes!

Retour sur Cinélatino [3ème prise]


 Chronique pour Radio Mon Pais 

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Jeudi 21 mars 2013, 11h05 après la chanson Diablo Rojo de Rodrigo y Gabriela, émission spéciale Cinélatino présentée par Laura


" Bonjour à tous! 


Je commence cette chronique par vous raconter les impressions que j'ai pu avoir sur ses derniers jours de festival, de lundi à jeudi.


Lundi j'ai enfin pu assister à des courts métrages. Ceux qui sont passés faisaient partis du programme  n°1 en compétition.
Le premier court métrage brésilien de Juliana Rodas, Le Double, traite de la question fantastique de l'apparition d'un double. Un court assez inquiétant et dont vous ressortirez perturbés et perplexes.
Le deuxième court, Don Sabas, une réalisation mexicaine de Juan Manuel Zuniga, est un hommage aux grands parents à travers un grand père qui s'attache à un petit garçon. La fin est déchirante mais ce court est très émouvant, et ce avec seulement quelques paroles. Pas besoin de plus parfois pour transmettre l'émotion.
Rodri est le nom du personnage principal du 3ème court qui est colombien. Adulte, Rodri ne travaille plus depuis 8 ans et ne souhaite pas se reprendre en main, il profite de la vie et surtout il tire parti de ses soeurs qui l'entretiennent financièrement. Mais les soeurs n'en peuvent plus et essayent de le bouger! Tâche difficile transmise avec de l'humour et du désespoir au sein d'une famille en difficultés comme toutes les autres.
Le dernier court métrage a été de loin mon préféré. Il s'appelle Feijoada Complète. Cette réalisation brésilienne d'Angelo Defanti parle de Carol qui veut quitter son mari mais qui n'y arrive pas du tout. La voix off nous explique au fil de l'histoire les pensées et les émotions des personnages. Au milieu de cette indécision pour quitter son mari, Carol doit préparer une feijoada pour les amis de son mari qui vont bientôt arriver. Une feijoada, c'est ce plat typiquement brésilien composé de riz blanc, d'haricots noirs, de farine (farofa), de saucisses, etc. Il y a dix mille choses à préparer, Carol est très occupée et en même temps sa mère lui met la pression pour partir. Indécise, elle arrive finalement à préparer le plat et le déjeuner est une réussite, tout le monde s'amuse bien. Le court est directement inspiré d'une chanson éponyme de Chico Buarque et d'un récit de Luis Fernando Verissimo. Ce court vous invitera à passer un moment convivial entre amis et réveillera vos papilles gustatives. Avec un rythme dynamique tout le long du court, la chute est excellente. Elle marque un point final surprenant et ironique. 

Chanson "Feijoada Completa" de Chico Buarque 

J'ai ensuite vu Civilizacion de Ruben Guzman en compétition dans la catégorie documentaire. Guzman a choisi de nous présenter la vie de l'artiste controversé argentin Leon Ferrari, aujourd'hui âgé de 90 ans mais qui ne les fait pas du tout ! On découvre donc les nombreux travaux plastiques, artistiques, les installations et les projets d'écriture de l'artiste au fil de sa carrière. Même si vous ne connaissez pas son travail, comme moi au début du film, vous apprécierez le découvrir. Surtout si vous aimez l'art contemporain, ce documentaire est fait pour vous! On y retrouve une réflexion sur la fameuse question "qu'est-ce qu'une oeuvre d'art?" mais aussi sur la problématique de la religion. En effet, Leon Ferrari a longtemps critiqué la religion dans ses oeuvres et dans ses discours. D'où les larges manifestations qu'ont suscitées une rétrospective de son travail en Argentine en 2004. Leon Ferrari est toutefois à découvrir pour son esprit original: pour lui, que ce soit de l'art, de la politique ou de la critique corrosive cela n'a pas d'importance, du moment qu'il fait passer son message! On ne découvre pas seulement la vie et la vision d'un homme ou d'un artiste, mais on va au-delà en interrogeant notre propre Histoire et nos présupposés.
Vous pourrez retrouver ce documentaire à 12h15 demain vendredi 22 mars à l'ABC pour une discussion à la fin du film avec Ruben Guzman, à ne pas rater!

  

A la fin de votre journée cinéma, vous pouvez aller vous restaurer au village cinélatino: les délicieux tapas sont à 4€ et les empanadas à 2€50. En goutant ces spécialités, j'ai pu apprécier la musique mélodieuse de Joandre Camargo Trio composé d'une guitare-voix, d'une batterie et d'une contrebasse. Cette samba alternative à paroles et tintée de jazz m'a donné envie de bouger malgré le froid. A connaitre absolument: voici un échantillon : 

Samba de uma nota

A présent, laissez-moi vous parler de deux longs métrages chiliens en compétition pour le prix du meilleur long métrage de fiction.

Soy mucho mejor que vos (Je suis bien meilleur que toi) et Joven y alocada (Jeune et foldingue) 

Commençons par Soy mucho mejor que vos de Ché Sandoval. Comme il l'explique au début du film, celui-ci fait suite à son premier film Te creis la mas linda (Je te crois la plus belle) où les personnages, plus jeunes, sont aussi en quête de relations sexuelles dans les nuits perdues du Chili. Ché Sandoval, de son vrai nom José Santoval Santibanez, explique aussi que même pour les français parlant l'espagnol, il vaut mieux lire les sous-titres et s'accrocher car dès la première scène, c'est un espagnol avec un accent chilien très fort qui est parlé. Je m'accroche donc! 

Le film traite d'un homme dont la femme est partie à Barcelone qui se retrouve donc seul et déprimé à Santiago, avec une entreprise un peu vacillante sur les bras et peu d'argent dans les poches. Tout au long de la nuit, on erre avec lui, on l'accompagne dans sa recherche désespérée de relations sexuelles. Mais à chaque fois qu'il en a l'opportunité, soit la fille lui échappe, soit il refuse et finalement s'en va. Comme l'explique Ché Sandoval à la fin de la projection, le film dépeint les hommes machistes et lâches chiliens. Il parle d'un Chili conservateur où, même si les femmes arrivent à avoir le même travail que les hommes, à gagner leurs droits et à devenir plus égales des hommes, elles se confrontent toujours à ce conservatisme qui génère un choc des genres. 

Le long-métrage nous montre en effet les conflits de genre au travers des lumières froides et des bars et des musiques undergrounds de la capitale. Le film est encore une fois riche en humour et en cynisme, en réflexions sur le sexe et sur les relations homme-femme. Le trentenaire se rend en fait compte de son pathétisme, ce qui est dépeint avec beaucoup d'ironie: il n'arrive même pas à rester avec son fils et à s'assumer en tant qu'adulte. On assiste donc à une interrogation sur la masculinité chilienne et sur ses rapports avec les femmes. Ce qui finalement est un thème universel! Ce qui est intéressant, c'est que le trentenaire n'est pas qu'un homme perdu, ce n'est pas qu'un homme quitté, c'est aussi un père de famille, un ami, un patron, un homme qui cherche, qui a des envies, qui essaye sans forcément y arriver. On peut alors être surpris de découvrir toutes ces différentes facettes de la masculinité! 

C'est donc à découvrir cet après-midi à 14h à l'ABC en présence du réalisateur Ché Sandoval.    

Bande-annonce en VO espagnol sous-titré anglais

J'ai ensuite couru d'une séance à l'autre entre l'ABC et la Cinémathèque (heureusement que c'est à côté n'est-ce pas?) pour pouvoir enchaîner avec Joven y alocada de Marialy Rivas. 

La réalisatrice, habillée de manière "jeun's", nous présente son film en le dédiant à une certaine "Camille", la "vraie jeune et folle". Dès le début du film, le thème de la sexualité est lancé ainsi que le ton cru du long-métrage qui le parcourra ensuite du début à la fin. On suit la vie d'une jeune adolescente de 17 ans en prise aux émois de son âge. A travers l'écriture de son blog, elle raconte la religion évaévangéliste de sa famille, son histoire, ses amours, ses nouvelles expériences sexuelles. on découvre alors deux mondes complètement opposés: l'évangélisme et le sexe. Religion et sexe sont reliés par un humour corrosif et provoquant, le film est dynamique, ouvert d'esprit, jeune et divertissant. On rit beaucoup et on découvre le monde du chat, des blogs et des posts. Grâce à un montage acidulé, les écritures de blog se rajoutent aux images filmées, les photos et les vidéos à répétition s'enchaînent avec beaucoup de couleurs. C'est vivant, ça bouge! Il y a du sexe mais surtout beaucoup d'amour et de peines, beaucoup d'interrogations sur toutes ces découvertes! Des plans rapprochés et intimes donnent une réalité palpable au long-métrage. 
Un film drôle et qui donne la pêche! A voir ou à revoir à la cinémathèque cet après-midi à 16h15 en présence de la réalisatrice Marialy Rivas!
 


J'aimerais vous raconter une dernière anecdote. Je me rendais au restaurant universitaire de l'Arsenal, la faculté de droit, quand j'ai soudainement été happée par une musique latino dans le hall d'entrée. Et c'est en m'approchant un peu plus que j'ai vu qu'il y avait plusieurs couples de danseurs de salsa. J'ai demandé à l'homme au micro apparemment en charge. En fait il s'agissait d'étudiants toulousains dansant la salsa pour marquer le coup entre le partenariat du CROUS de Toulouse et Cinélatino. Tout ça pour vous dire: ouvrez bien grand vos yeux et vos oreilles car le festival Cinélatino est partout dans la ville et dans la région, même là où vous vous y attendez le moins!   





Le festival continue jusqu'à dimanche alors profitez-en tant qu'il est encore temps! 


Merci de votre écoute et à bientôt devant les films latino-américains!"

jeudi 4 avril 2013

Retour sur Cinélatino [2ème prise]


Chronique pour Radio Mon Pais 

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Retrouvez à cette adresse les photos du vernissage de l'exposition photo présentée dans cette chronique et les photographies de l'artiste

 
Photographe: Agnès Duroyaume 

Mardi 19 mars 2013, aux alentours de la 26ème minute, dans l'Agenda Culturel de Claire

" Bonjour à tous! 

Mercredi dernier, le 13 mars, avant même que le festival Cinélatino ne commence officiellement, il avait déjà commencé pour moi. Je suis allée à la librairie Terra Nova au vernissage de l'exposition Mascarades Politik/ Mascara de plata. Les photos présentées sont celles du voyage à Mexcio d'Agnès Duroyaume. Elle fait partie du collectif Ojos Abiertos, Yeux ouverts.

Une ambiance chaleureuse lors de ce vernissage, pour vous, j'ai demandé aux visiteurs leurs sentiments sur l'exposition. Je vous propose donc de les écouter...

[montage prise de sons micro-trottoir]

L'exposition photo Mascarades Politik d'Agnès Duroyaume est donc à retrouver à la librairie Terra Nova, 18 rue Gambetta, jusqu'au 13 avril 2013. Vous pouvez aussi retrouver le collectif de l'exposition sur Internet juste ici

Retrouvez également toute la programmation ciné, concerts et expos sur www.cinelatino.com.fr 

A jeudi! "    

Personnellement, j'ai trouvé les photographies très jolies, colorées, vivantes et exprimant à la fois les problématiques sociales mexicaines et la manière artistique (les tags urbains, les pochoirs) qu'ont de s'exprimer les populations locales. Un beau voyage en quelques photos!  

 
 Photographe: Agnès Duroyaume

mercredi 3 avril 2013

Retour sur Cinélatino [1ère prise]

 
 
Chronique pour Radio Mon Pais

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Batucada brésilienne, soirée d'inauguration, rue du Taur, vendredi 15 mars 2013
Retrouvez le groupe sur http://blocodaqui.free.fr/

Lundi 18 mars 2013, 8h40, dans la matinale de Laura

" Bonjour à tous!

Je suis Camille et 
je me suis baladée pour vous tout le weekend au festival Cinélatino. J'ai été vos yeux et vos oreillese t je vais vous raconter ce qu'il s'est passé d'important ce premier weekend des rencontres Cinélatino.

Tout d'abord il y a eu la 
soirée d'inauguration vendredi 15 mars. Un buffet d'accueil était organisé à 18h30 au village de Cinélatino dans la cour de la cinémathèque, village qui est le cœur du festival et où vous pourrez retrouver une exposition photo très sympa (sur un groupe de prisonniers mexicains)mais aussi des concerts, des tapas, des stands et le programme, guide essentiel à votre découverte du festival.

Au 
menu de ce buffet, des empanadas, de la charcuterie avec du pain et du fromage mais également des tranches rondes toutes chaudes de pain recouvertes de viande et de feijao, haricots noirs, spécialité brésilienne. J'aurai juste du éviter la sauce rouge piquante qui a mis l'artifice dans ma bouche mais au moins ce festival commence fort en saveurs latino-américaines et en émotions! Le maire était également présent et a fait un discours d'ouverture du festival, en somme l'ambiance était conviviale malgré le froid.



Batucada brésilienne, soirée d'inauguration, rue du Taur, vendredi 15 mars 2013
Les lumières fluorescentes des instruments bougent comme les sons des tambours battants...


Je suis ensuite allée voir à l'ABC 
La Playa, une production colombienne, brésilienne et française pour l’ouverture. Traitant de la communauté afro-colombienne qui a des difficultés à s'intégrer dans la société colombienne à travers le parcours singulier de trois frères, le film nous touche de part son réalisme. La caméra est embarquée à l'épaule et on suit littéralement les frères de dos qui essayent de se frayer un chemin dans la vie adulte. Sur des musiques de techno-électro tintée de rythmes latinos, le film adopte un rythme en demi mesure ni trop lent ni trop vif où les regards en disent plus long sur l'état d'âme que les paroles. Mais lorsqu'ils parlent c'est un langage urbain, de la rue et surtout un mélange entre dialecte, portugais et espagnol qui est utilisé ce qui rend le film d'autant plus vivant. Malgré ces problèmes sociaux, on retrouve un certain humour. Le thème facile de la drogue ou du narcotrafic auquel on peut s'attendre en allant voir un film colombien est sous-jacent et doit être compris de manière subtile. Mais ici, le problème n'est pas que la drogue, c'est surtout comment se faire une place, comment retrouver les êtres qu'on aime, comment s'exiler et pourquoi... La capitale de Bogotá se dessine toujours en arrière fond comme un monstre lumineux et engouffrant. La nature s'y oppose et est très présente. Le retour aux sources donne à La Playa toute sa dimension poétique et esthétique.
Ce retour aux origines, on le retrouve dans les racines capillaires des afro-colombiens puisque la coupe de cheveux est 
omni présente dans le film: ce nouvel angle d'approche est donc original. Il s'agit de marquer son identité et son savoir-faire.
A la fin de la projection, le réalisateur est là pour répondre aux questions et 
aux remarques du public. En français, il explique le contexte historique de migration des afro-colombiens de la côte, exilés par le narco trafique vers les grandes villes. Mais la faible mixité les empêche de s'intégrer totalement.
N'hésitez donc pas à aller voir La Playa
 le jeudi 21 mars à 19h45 à l’ABC.

Je commence 
samedi mon weekend de Cinélatino à l'ABC pour voir La Sirga, une réalisation colombienne, mexicaine et française, qui fait partie du programme Cinéma en Construction. Ce dispositif aide financièrement les films arrêtés au stade de la post production à s’achever et à être distribué dans les salles. J'ai eu un peu de mal à me mettre dans le film mais le rythme lent est difficile à pénétrer. Sans temps ni lieu indiqués, tout est supposition mais aussi subtilité. Le rythme laisse le temps au spectateur de s’imprégner d’une atmosphère humide et inquiétante. Les personnages essayent de survivre dans une nature hostile, au bord d’un lac. Ils essayent aussi de se reconstruire une vie, ce qu’on perçoit dans la métaphore de la restauration de l’auberge La Sirga. Le problème de cette auberge, c’est qu’il n’y a pas de touristes à cause des violences qui sévissent dans la région. Il faut donc tuer le temps, pourquoi pas se trouver un compagnon et ne pas se laisser emporter parla peur des violences. La Sirga vous fera parcourir des chemins inconnus de l’esprit des personnages jusqu’aux méandres du Lac. Alors n’attendez pas et allez voir cette fiction le Mercredi 20 Mars à 20 heures à l’ABC. Vous pourrez y rencontrer le réalisateur William Vega lors d’une discussion à la fin du film, ce qui ne pourra qu’enrichir votre compréhension du film.

Entre deux fictions, faites comme moi : admirez à l’ABC les belles et poignantes photographies de l’exposition « Chili : Scènes du Printemps » de Maria José Bello. Vous y retrouverez les manifestations étudiantes au Chili jusqu’au 31 mars.

En retournant dans les salles obscures, j’ai assisté à un documentaire en compétition intitulé Tango, no todo es rock du réalisateur Jacques Goldstein. En alternant la couleur et le noir&blanc, il dépeint les sentiments complexes procurés par cette danse et cette musique argentines. Il interroge notamment les danseurs dit les tangueros qui avait été photographiés 10 ans plus tôt par Pedro Lombardi. On découvre que le tango (issu de la culture populaire) va bien au-delà de quelques pas techniques mais qu’il unit et sépare les couples, qu’il transcende les différences et surtout, qu’il permet de nous connaître nous-mêmes. Un beau documentaire, dynamique, qui vous donnera envie de danser et de voyager ! A voir et à revoir Mardi 19 Mars à l’ABC à 18h15 en présence du réalisateur. Allez aussi bouger et danser lors d’une milonga organisée ce Vendredi 22 Mars à 18h30 après une projection de courts tango de Samuel AB.

L’avantage du festival Cinélatino, c’est qu’il est multiculturel et imprégné de diversité. Mélangez donc tous les genres et tous les pays !

Dans un tout autre registre, et dans le cadre de la Muestra Médias et pouvoir, il est intéressant de voir No, le nouveau film de Pablo Larrain. Il a aussi produit Joven y Alocada en compétition au festival et diffusé ce mardi 19 mars à la cinémathèque à 21h45. No est un film sur la campagne publicitaire lancée en 1988 pour convaincre les chiliens de voter non au référendum sur le maintien au pouvoir du dictateur Pinochet. Avec l’acteur leader Gael Garcia Bernal, le film historique est dynamique et même humoristique malgré la gravité de la situation. On comprend mieux les enjeux politiques qui se cachent derrière de simples campagnes utilisant des méthodes publicitaires. Mais surtout, on entre dans l’intimité de la création artistique et de l’imagination ou comment les médias, ici la télévision, peuvent avoir une influence immense dans le jeu politique. Je vous le conseille donc absolument. Il passera ce soir à 20 heures à l’Utopia mais aussi demain à 13h50 et presque tous les soirs à l’Utopia.

Enfin, O que se move, autrement dit « Les choses qui bougent » qui sortira en France sous le titre « Celui que nous laisserons » est une réalisation brésilienne en compétition pour le long métrage de fiction. Ce long métrage de Caetano Gotardo est en fait divisé en trois courts métrages indépendants mais unis finalement par un fil conducteur. Ce fil qu’on retrouve est l’interrogation que se fait le réalisateur sur le deuil que peuvent éprouver des parents face au décès de leurs enfants. Abordant un thème tragique, le film est pourtant loin d’être lourd. Au contraire, j’ai plusieurs fois eu l’occasion de rire et de retrouver le Brésil que je connais. On est bien sûr toutefois pris d’une vive émotion pendant tout le film. Ces histoires que l’on suit nous touchent profondément car elles pourraient être les nôtres. Elles sont en plus racontées avec une simplicité lumineuse et de belles images. La surprise du film se trouve dans quelques chansons bien intégrées qui dynamisent et marquent l’originalité du film. Une projection de O que se move aura lieu en présence de Caetano Gotardo, le réalisateur, le jeudi 21 Mars à 21h30 à l’ABC.

Merci de votre écoute, j’espère vous avoir donné envie d’aller dans les salles découvrir la culture et le cinéma latino-américain.

On se retrouve donc Jeudi pour une nouvelle chronique sur le festival ! " 



mercredi 27 février 2013

Petit détour d'horizon des séries du moment

Dans la série « où ils font un métier vraiment class », je demande…

Suits

 Si vous aussi, vous comprenez tout au droit des affaires, cette série s’adresse carrément à vous. Si vous non plus, vous ne comprenez rien au droit des affaires, cette série peut tout de même s’adresser à vous. Je connaissais les séries policières, les flics et les voyous, les enquêteurs, les experts scientifiques, les agents du NCIS et les écrivains-policiers de CASTLE. Je connaissais aussi les avocats de la série française Avocats et associés, une vieille série innovante mais… comment dire… française et donc un peu ennuyante. Suits met pour moi pour la première fois vraiment en relief les intrigues et les ressorts d’un vrai cabinet d’avocats, de tout ce qui s’y cache, s’y passe et y explose. La première saison avait déjà donné une bombe en terme de scénario, de réalisation, du jeu des acteurs et la deuxième saison est loin de décevoir. Les épisodes s’enchaînent autant que les drames raciniens et les complots shakespeariens.Même si parfois les affaires sont difficiles à suivre parce qu'il y a beaucoup de retournements de situations entre qui va gagner, qui va perdre, pourquoi et comment, grâce à quelle interprétation de quelle loi ou quelle infraction de telle règle, on prend tout de même plaisir à regarder cette série. Non seulement, elle est didactique et intelligente, mais au delà de cela, elle est la quintessence même du divertissement: beaux hommes, belles et puissantes femmes, beaux costumes, beaux décors, lignes épurées des grattes ciels illuminés de Manhattan, baies vitrées vertigineuses, de la bonne musique, dialogues toute en finesse et réparties à vous glacer le sang, robes de soirées et coktails dans les bars chics de New York, scènes hots en jet privé et autres bibliothèques, gros contrats, gros clients, conflits internes entre salariés, fusions et risques de faillite, jalousies, rancoeurs, ambitions, échecs, peurs, tout y est. Le coktail américain est explosif, impeccable, tenu, jouissif mais surtout magique. 

Homeland
 

La deuxième saison a fait son apparition en grandes pompes. Elle était sur-espérée et attendue au quart de tour par tous ses fans. C’est peut-être à cause de cette trop grande attente par rapport à une première saison géniale qu’on a été déçu. Les trois premiers épisodes de la deuxième saison se révèlent en effet assez plats, mous et on se demande bien où tout cela nous mène. Il est vrai qu'il était assez difficile de redémarrer après la fin plutôt fermée de la première saison. Cependant, je ne m'attendais pas à une telle baisse de niveau: les dialogues ne sont pas excitants, le début du deuxième épisode aurait du être la fin du premier qui manquait carrément de suspens (la base de la série) et qui ne donnait pas du tout envie de voir la suite, etc. Les défauts se constatent de manière répétitive ce qui lasse. Heureusement, en continuant et en persévérant, la suite rebondit assez vite et retrouve son punch, sa dynamique initiale. Le suspens est de retour comme aux premiers instants et on se reprend d'affection ou tout du moins d'inquiétude pour les personnages qui étaient devenus ennuyeux. La deuxième partie de cette deuxième saison est nettement meilleure et m'a redonné espoir quant à l'excellente qualité de cette série sur les agents de la CIA, la difficulté de combattre le terrorisme, les conflits intérieurs et extérieurs, et la crainte et la méfiance face aux soldats revenus d'Afghanistan qui doivent se réinsérer dans la vie quotidienne aricaine tout en étant soupçonnés d'être des terroristes. Les scènes sont fortes en émotions, parfois dures, parfois presque insoutenables pour nos nerfs qui sont à deux doigts de lâcher à peu près tout le temps de visionnage. La complexité s'immisce dans la série de manière encore plus prégnante ainsi que les doubles intrigues. On se méfie de tout le monde et de tout. On cherche à résoudre les énigmes avec les enquêteurs tout en ne leur faisant pas confiance. On se prend au jeu de l'intrigue qui exalte la dangerosité des missions ainsi que les enjeux sous-jacents aux relations internationales et diplomatiques. Les dialogues retrouvent leur justesse et le jeu des acteurs est à son niveau optimal. Le montage, la réalisation, le scénario: tout est parfaitement rodé. ALERTE SPOILER, la fin de la saison 2 est à la fois géniale et décevante. Géniale parce que le suspens est à son comble et qu'attendre septembre pour voir la suite semble interminable, géniale aussi par le tournent que prennent les choses et par l'énorme surprise de l'ultime attentat resté inexpliqué puisqu'Abu Nazir a été éliminé. Décevante parce que j'aurais aimé que Carry s'enfuie avec Brody pour les eaux internationales, dans une fuite en avant romantico-dangereuse et désespérée, qu'ils aillent jusqu'au bout au lieu qu'elle revienne sur ses pas. Mais cet avis reste entièrement personnel. Quelques défauts cependant: faux raccords et manque d'informations ont été observés sans parler du jeu médiocre de l'actrice Morgan Saylor qui interprète Dana Brody. De plus, on aurait attendu une fin plus explosive, plus grandiose pour le terroriste que l'on voulait voir disparaître depuis si longtemps, depuis deux saisons ; on aurait attendu davantage de soulagement et de mise en scène. La série Homeland n'en reste pas moins un bijou de série d'action, de suspens, de mélange entre investigation policière et film d'espionnage, réflexion politique, intrigues dans les plus hautes sphères du pouvoir et dans les secrets de la "lutte contre la terreur". A tout cela ajoutez des personnages très bien construits, dont on suit l'évolution psychologique, morale, éthique et sentimentale avec engouement. Ajoutez également l'originalité passant la simple série d'actions et d'explosions 24 H et vous obtenez Homeland, l'une des meilleures séries du moment. 


Dans la série « où ils sont censés vous faire rire, vous faire oublier vos problèmes et vous alléger la tête », je demande…  

How I met your mother

Alors qu’on aurait pu croire qu’à la huitième saison, la série se serait essoufflée et même si parfois c’est le cas, c’est moins drôle comme aux premiers jours, c’est moins original, la série réussit à garder tout son intérêt et son humour jusqu’aux derniers épisodes récemment sortis. How I met maintient son niveau de délire et de folie, tout en apportant un nouveau relief aux personnages. La série, si elle ne me fait plus rire comme avant, a pour le moins le mérite de toujours me faire sourire et d’avoir su rappeler à sa mémoire les classiques et traditionnelles histoires drôles et délirantes. La poésie est aussi très présente comme cette scène où tout part en cendres, en feux d’artifice et que malgré les destructions et les problèmes, ils restent tous solidaires les uns des autres… L’émotion est vive et l’épisode où -ALERTE SPOILER- Barney demande Robin en mariage est juste tellement chargé en sentiments et en mélo-niaiserie-dramatico-romantisme qu’on est satisfait par la réalisation et l’écriture d’une telle histoire, d’une telle demande si bien montée, si bien trouvée et si bien dévoilée. Depuis plusieurs épisodes, le spectateur est trompé autant que Robin l’a été et découvre le fin mot de l’histoire avec autant de stupéfaction, d’étonnement, de colère et de joie mêlés que Robin, ce qui ne fait qu’accentuer notre implication émotionnelle et notre identification. J’ajouterai qu’on sent cependant la fin arrivée lorsque Ted sort avec sa dernière copine avant la « mère » qu’on cherche à rencontrer depuis le début. Les flashbacks continuent d’avoir lieu tout en se rapprochant de la conclusion, qui je l’espère, sera à la hauteur de nos attentes, de l’esprit de la série et de ce qu’ils ont réalisé jusqu’à présent. Le suspens se fait croissant à mesure que l’on sait que la fin et donc la mère approchent. Et même si l’on pourra être déçus de ne plus avoir notre dose hebdomadaire du dernier épisode de How I met, comme nous l’avons été quand F.r.i.e.n.d.s s’est terminée, comme on dit, toutes les meilleures choses ont une fin et avant de tomber dans les risques de la lassitude et des blagues pas drôles, j’espère aussi qu’ils sauront s’arrêter au meilleur moment, au sommet et pas dans la vallée.

Raising Hope

Jolie surprise que de découvrir cette famille complètement déjantée qui s’apprête à faire face aux difficultés d’élever un bébé non désiré. Et si le titre n’est pas assez explicite, il faut une bonne dose d’espoir pour élever ce bébé prénommé Espoir, qui en donne aussi ! De franches rigolades en perspective dans la suite de cette série en format court, ce format depuis si longtemps adopté pour son aspect pratique et divertissant. A continuer sans faute pour voir comment évoluent les liens entre ces touchants personnages et surtout comment va s'en sortir le papa et sa famille face au bébé, dans quels mésaventures vont-ils encore s'engouffrer. 




Dans la série sur le métier de journaliste… je demande la série… Ha bah nan mince il n’y en pas ! Tout du moins, il n’y en AVAIT pas. Désormais les chaînes sont fatiguées des séries fantastiques, des séries hospitalières, humoristiques, policières, etc. vues et revues en long, en large et en travers. Alors elles ont décidé d’observer à la loupe les relations qui sous-tendent les journalistes, ce qui en soi est une très bonne idée et nous change de notre quotidien thématique sériel.


The Hour

Le premier épisode de la saison 1 est incompréhensible. Les trente premières minutes sont si mal montées que le bon jeu des acteurs et le thème a priori intéressant de la conception d’un journal, du monde des journalistes anglais dans les années 1960 tombe à l’eau. Le but premier d’un épisode pilote est justement d’indiquer toute en finesse et en subtilité au spectateur qui est qui, comment, pourquoi, etc. Les questions de base en somme. Or ici, le scénariste a choisi d’écrire chaque phrase dans le doute et le double sens comme si le spectateur devait tout deviner sans rien comprendre à la trame de l’histoire et aux liens entre les personnages. Une grosse déception… mais comme je ne me laisse jamais abattre et que j’ai appris de mes nombreuses années de visionnage de séries qu’il ne faut jamais s’arrêter au premier épisode et à la première impression, je serai persévérante et poursuivrai le visionnage de The Hour rien que pour essayer de comprendre quelque chose, pour être d’accord avec les critiques positives, et enfin afin de rester immergée dans cette reconstitution historique qui pour le coup est bien faite. Cette critique est donc soumise à une condition totalement éphémère et demande à être revue et corrigée d'ici quelques temps, dans l'attente de voir ce qui peut s'améliorer dans mon jugement provisoire.

The newsroom

Un premier épisode tentant, un pilote bien lancé. L’action est in medias res et le ton est tout de suite donné entre les personnages. : entre la productrice puissante et le présentateur prétentieux se cache une relation profonde et tordue par de nombreuses souffrances qui ne peuvent rendre l’émission que plus explosive. Les problèmes inhérents aux choix des équipes, au vol des travailleurs, aux sujets à traiter et à la manière de les aborder, ainsi que l’absolue nécessité de vérifier ses sources et de savoir les mettre en relief apparaissent déjà dans la salle de préparation du JT, the news room, dans leur complexité et de ce fait, leur intérêt. Au cœur de l’actualité, on comprend mieux ce qui se passe derrière le simple plateau télé, derrière le simple présentateur qui lit son prompteur et derrière notre écran de télévision. On est stressé avec le producteur dans la régie pour que l’émission se déroule au mieux et toute information peut basculer d’une minute à l’autre, d’où la pression. A continuer sans faute. 

Alors, tous à vos petits écrans !