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mardi 4 juin 2013

L'Ecume des jours qui passent et laissent de la mousse sur leurs chemins

L'Ecume des joursSorti le 24-04-13
(Livre de Boris Vian paru en 1947)
De Michel Gondry
Avec Audrey Tautou, Gad Elmaleh, Romain Duris
Genre: Comédie dramatique, Fantastique
Français





Les échos et les critiques ont été plutôt négatifs concernant le nouveau film de Michel Gondry (réalisateur aussi de La science des rêves et d'Eternal Sunshine of the spotless mind, on comprend dès lors mieux sa patte et son goût pour les univers décalés et songeurs), L’Ecume des jours, cependant de mon point de vue personnel, je ne comprends pas vraiment pourquoi. Certes, le film est assez spécial. Tout comme le livre dont il est tiré, le roman de Boris Vian écrit en 1947. 


Le film est déluré, original, peut-être même parfois difficile à capter dans son délire mais cela reste un bon film. Il a les qualités d’un long-métrage divertissant et agréable. Les acteurs offrent un jeu sans chichis, un jeu tout à fait correct. Les musiques de la bande-annonce sont à la fois douces et entraînantes, elles rappellent un peu les vacances ou les histoires d’amour, les voyages ou les tristesses de la vie. Bien choisies, elles ponctuent les scènes d’une ambiance mélodieuse. Elles rendent d'ailleurs également hommage à la passion pour le jazz de Boris Vian lui même trompettiste. 


Bande annonce:

Pour une fois, j’ai préféré le film au livre. Certes, les inconditionnels de Boris Vian m’assassineront sur place. Il n’empêche que son style déluré et loufoque, son imagination débordante et sa poésie ne pouvaient être que plus représentatifs visuellement. Michel Gondry et ses techniciens ont donc réussi le pari de mettre en scène un univers totalement nouveau que les effets techniques et autres effets spéciaux permis par la magie du cinéma et des images actuellement ont tout à fait bien rendus. On a les yeux qui pétillent devant tant de couleurs et d’imagination.


Ce que l’on retient, ce n’est pas tant l’histoire d’amour banale qui est racontée mais plutôt sa poésie et sa mélancolie en même temps, une joie simple atténuée par les mauvais moments à passer de la vie. Touchant, l’Ecume des jours est proche de nous et réussit tout de même à nous faire voyager dans un monde de rêves hallucinés où l’on est déjà habillé en sortant du lit, où les fleurs nous guérissent et où un piano et ses touches de musiques peuvent nous servir un cocktail alcoolisé délicieux ou plein de fausses notes. 


Je retiens donc des images fortes, cruelles ou douces, tristes ou heureuses, marquantes et vivantes, colorées puis dégradées, je retiens un bon moment, drôle parfois, mélancolique souvent. Je retiens une jolie vue de Paris, une adaptation réussie, précise et détaillée, une bande son vraiment bonne. Je retiens mon envie de me plonger davantage dans cet univers pour pouvoir moi-même profiter de toutes les inventions de Vian. Je retiens aussi l'effervescence intellectuelle et artistique des années d'après-guerre où Jean-Sol Partre est l'éminente représentation de l'engouement fanatique envers Jean-Paul Sartre. Je retiens également une critique sous-jacente de la société naissante de consommation, d'envahissement des objets quels qu'ils soient et d'enfermement dans des obsessions accablantes envers un matérialisme peu important au regard des autres valeurs de la vie: l'amour, la santé, le partage, la jeunesse... 


Une petite perle du cinéma français cette année à ne pas rater. 

Alors, tous à vos écrans !

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