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mercredi 3 avril 2013

Retour sur Cinélatino [1ère prise]

 
 
Chronique pour Radio Mon Pais

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Retrouvez ici le site web et toute la programmation du festival Cinélatino  


Batucada brésilienne, soirée d'inauguration, rue du Taur, vendredi 15 mars 2013
Retrouvez le groupe sur http://blocodaqui.free.fr/

Lundi 18 mars 2013, 8h40, dans la matinale de Laura

" Bonjour à tous!

Je suis Camille et 
je me suis baladée pour vous tout le weekend au festival Cinélatino. J'ai été vos yeux et vos oreillese t je vais vous raconter ce qu'il s'est passé d'important ce premier weekend des rencontres Cinélatino.

Tout d'abord il y a eu la 
soirée d'inauguration vendredi 15 mars. Un buffet d'accueil était organisé à 18h30 au village de Cinélatino dans la cour de la cinémathèque, village qui est le cœur du festival et où vous pourrez retrouver une exposition photo très sympa (sur un groupe de prisonniers mexicains)mais aussi des concerts, des tapas, des stands et le programme, guide essentiel à votre découverte du festival.

Au 
menu de ce buffet, des empanadas, de la charcuterie avec du pain et du fromage mais également des tranches rondes toutes chaudes de pain recouvertes de viande et de feijao, haricots noirs, spécialité brésilienne. J'aurai juste du éviter la sauce rouge piquante qui a mis l'artifice dans ma bouche mais au moins ce festival commence fort en saveurs latino-américaines et en émotions! Le maire était également présent et a fait un discours d'ouverture du festival, en somme l'ambiance était conviviale malgré le froid.



Batucada brésilienne, soirée d'inauguration, rue du Taur, vendredi 15 mars 2013
Les lumières fluorescentes des instruments bougent comme les sons des tambours battants...


Je suis ensuite allée voir à l'ABC 
La Playa, une production colombienne, brésilienne et française pour l’ouverture. Traitant de la communauté afro-colombienne qui a des difficultés à s'intégrer dans la société colombienne à travers le parcours singulier de trois frères, le film nous touche de part son réalisme. La caméra est embarquée à l'épaule et on suit littéralement les frères de dos qui essayent de se frayer un chemin dans la vie adulte. Sur des musiques de techno-électro tintée de rythmes latinos, le film adopte un rythme en demi mesure ni trop lent ni trop vif où les regards en disent plus long sur l'état d'âme que les paroles. Mais lorsqu'ils parlent c'est un langage urbain, de la rue et surtout un mélange entre dialecte, portugais et espagnol qui est utilisé ce qui rend le film d'autant plus vivant. Malgré ces problèmes sociaux, on retrouve un certain humour. Le thème facile de la drogue ou du narcotrafic auquel on peut s'attendre en allant voir un film colombien est sous-jacent et doit être compris de manière subtile. Mais ici, le problème n'est pas que la drogue, c'est surtout comment se faire une place, comment retrouver les êtres qu'on aime, comment s'exiler et pourquoi... La capitale de Bogotá se dessine toujours en arrière fond comme un monstre lumineux et engouffrant. La nature s'y oppose et est très présente. Le retour aux sources donne à La Playa toute sa dimension poétique et esthétique.
Ce retour aux origines, on le retrouve dans les racines capillaires des afro-colombiens puisque la coupe de cheveux est 
omni présente dans le film: ce nouvel angle d'approche est donc original. Il s'agit de marquer son identité et son savoir-faire.
A la fin de la projection, le réalisateur est là pour répondre aux questions et 
aux remarques du public. En français, il explique le contexte historique de migration des afro-colombiens de la côte, exilés par le narco trafique vers les grandes villes. Mais la faible mixité les empêche de s'intégrer totalement.
N'hésitez donc pas à aller voir La Playa
 le jeudi 21 mars à 19h45 à l’ABC.

Je commence 
samedi mon weekend de Cinélatino à l'ABC pour voir La Sirga, une réalisation colombienne, mexicaine et française, qui fait partie du programme Cinéma en Construction. Ce dispositif aide financièrement les films arrêtés au stade de la post production à s’achever et à être distribué dans les salles. J'ai eu un peu de mal à me mettre dans le film mais le rythme lent est difficile à pénétrer. Sans temps ni lieu indiqués, tout est supposition mais aussi subtilité. Le rythme laisse le temps au spectateur de s’imprégner d’une atmosphère humide et inquiétante. Les personnages essayent de survivre dans une nature hostile, au bord d’un lac. Ils essayent aussi de se reconstruire une vie, ce qu’on perçoit dans la métaphore de la restauration de l’auberge La Sirga. Le problème de cette auberge, c’est qu’il n’y a pas de touristes à cause des violences qui sévissent dans la région. Il faut donc tuer le temps, pourquoi pas se trouver un compagnon et ne pas se laisser emporter parla peur des violences. La Sirga vous fera parcourir des chemins inconnus de l’esprit des personnages jusqu’aux méandres du Lac. Alors n’attendez pas et allez voir cette fiction le Mercredi 20 Mars à 20 heures à l’ABC. Vous pourrez y rencontrer le réalisateur William Vega lors d’une discussion à la fin du film, ce qui ne pourra qu’enrichir votre compréhension du film.

Entre deux fictions, faites comme moi : admirez à l’ABC les belles et poignantes photographies de l’exposition « Chili : Scènes du Printemps » de Maria José Bello. Vous y retrouverez les manifestations étudiantes au Chili jusqu’au 31 mars.

En retournant dans les salles obscures, j’ai assisté à un documentaire en compétition intitulé Tango, no todo es rock du réalisateur Jacques Goldstein. En alternant la couleur et le noir&blanc, il dépeint les sentiments complexes procurés par cette danse et cette musique argentines. Il interroge notamment les danseurs dit les tangueros qui avait été photographiés 10 ans plus tôt par Pedro Lombardi. On découvre que le tango (issu de la culture populaire) va bien au-delà de quelques pas techniques mais qu’il unit et sépare les couples, qu’il transcende les différences et surtout, qu’il permet de nous connaître nous-mêmes. Un beau documentaire, dynamique, qui vous donnera envie de danser et de voyager ! A voir et à revoir Mardi 19 Mars à l’ABC à 18h15 en présence du réalisateur. Allez aussi bouger et danser lors d’une milonga organisée ce Vendredi 22 Mars à 18h30 après une projection de courts tango de Samuel AB.

L’avantage du festival Cinélatino, c’est qu’il est multiculturel et imprégné de diversité. Mélangez donc tous les genres et tous les pays !

Dans un tout autre registre, et dans le cadre de la Muestra Médias et pouvoir, il est intéressant de voir No, le nouveau film de Pablo Larrain. Il a aussi produit Joven y Alocada en compétition au festival et diffusé ce mardi 19 mars à la cinémathèque à 21h45. No est un film sur la campagne publicitaire lancée en 1988 pour convaincre les chiliens de voter non au référendum sur le maintien au pouvoir du dictateur Pinochet. Avec l’acteur leader Gael Garcia Bernal, le film historique est dynamique et même humoristique malgré la gravité de la situation. On comprend mieux les enjeux politiques qui se cachent derrière de simples campagnes utilisant des méthodes publicitaires. Mais surtout, on entre dans l’intimité de la création artistique et de l’imagination ou comment les médias, ici la télévision, peuvent avoir une influence immense dans le jeu politique. Je vous le conseille donc absolument. Il passera ce soir à 20 heures à l’Utopia mais aussi demain à 13h50 et presque tous les soirs à l’Utopia.

Enfin, O que se move, autrement dit « Les choses qui bougent » qui sortira en France sous le titre « Celui que nous laisserons » est une réalisation brésilienne en compétition pour le long métrage de fiction. Ce long métrage de Caetano Gotardo est en fait divisé en trois courts métrages indépendants mais unis finalement par un fil conducteur. Ce fil qu’on retrouve est l’interrogation que se fait le réalisateur sur le deuil que peuvent éprouver des parents face au décès de leurs enfants. Abordant un thème tragique, le film est pourtant loin d’être lourd. Au contraire, j’ai plusieurs fois eu l’occasion de rire et de retrouver le Brésil que je connais. On est bien sûr toutefois pris d’une vive émotion pendant tout le film. Ces histoires que l’on suit nous touchent profondément car elles pourraient être les nôtres. Elles sont en plus racontées avec une simplicité lumineuse et de belles images. La surprise du film se trouve dans quelques chansons bien intégrées qui dynamisent et marquent l’originalité du film. Une projection de O que se move aura lieu en présence de Caetano Gotardo, le réalisateur, le jeudi 21 Mars à 21h30 à l’ABC.

Merci de votre écoute, j’espère vous avoir donné envie d’aller dans les salles découvrir la culture et le cinéma latino-américain.

On se retrouve donc Jeudi pour une nouvelle chronique sur le festival ! " 



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