De Darren Aronofsky
Avec Natalie Portman, Vincent Cassel
Genre: Drame, Thriller
Américain
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Antoine Lavoisier
Je l’avais toujours perçu comme
parfait.
Ce ballet représente, incarne, est la perfection.
Elle existe à
travers ce ballet, ses mouvements, ses pas, ses interprètes, sa musique. Chaque
coup d’archet, chaque coup de pointe, chaque porté, chaque levée, chaque pas
chassé, chaque pas de bourré, chaque glissé, chaque geste des bras, chaque tour
est parfait.
Lorsque je vois le Lac des
Cygnes, j’en ai les yeux qui pleurent. Ici j’avais juste les yeux plein
d’eau mais tout de même. La réalité est paradoxalement retranscrite à travers
la folie et la déraison. De manière subtile mais assez évidente, car tout est
question d’équilibre, un équilibre fragile mais fort où tout est contrebalancé
à sa juste mesure et où tout ne tient souvent qu’à une pointe, Black Swan nous jette en pleine figure
la vérité d’un monde qui change, qui se transforme, qui grandit, qui évolue,
qui se modifie à toute vitesse mais qui ne contrôle plus rien, d’un monde
bouleversé et bouleversant comme le film, d’un monde complètement fou,
dangereux voire même malade.
La petite fille fragile jette sa boîte à musique violement parce que la petite mélodie devient grinçante, elle repousse l’autorité parentale, la figure du parent déchu qui transpose son rêve et ses espoirs à l’extrême sur son enfant, elle se met littéralement à nu pour mieux renaître. Sa peau est écorchée vif parce que cela lui en coûte que d’être en transition entre deux âges, deux univers, deux psychologies, deux manières de voir les choses, deux statuts : elle est d’abord retenue, faible et lâche puis lâchée, passionnée, forte et courageuse. Quelques plumes lui suffisent à ce qu’elle s’envole et trouve sa voie, celle de la gloire et de la réussite qui brillent, ce que nous cherchons tous plus au moins au fond : l’accomplissement personnel d’un rêve pour lequel l’on a tant bataillé, pour lequel l’on a du faire tant de sacrifices, pour lequel l’on a du tant souffrir enfin. Les danses se mélangent tout comme les lumières, les sons et les couleurs, tout part en transe. On ne distingue plus le drame de la joie, le tragique de l’euphorie, les pleurs de tristesse et de pression des pleurs d’exaltation et de satisfaction, le bien du mal, le songe de l’éveil, le cauchemar du rêve, la peur du calme, la réalité de l’irréel.
La petite fille fragile jette sa boîte à musique violement parce que la petite mélodie devient grinçante, elle repousse l’autorité parentale, la figure du parent déchu qui transpose son rêve et ses espoirs à l’extrême sur son enfant, elle se met littéralement à nu pour mieux renaître. Sa peau est écorchée vif parce que cela lui en coûte que d’être en transition entre deux âges, deux univers, deux psychologies, deux manières de voir les choses, deux statuts : elle est d’abord retenue, faible et lâche puis lâchée, passionnée, forte et courageuse. Quelques plumes lui suffisent à ce qu’elle s’envole et trouve sa voie, celle de la gloire et de la réussite qui brillent, ce que nous cherchons tous plus au moins au fond : l’accomplissement personnel d’un rêve pour lequel l’on a tant bataillé, pour lequel l’on a du faire tant de sacrifices, pour lequel l’on a du tant souffrir enfin. Les danses se mélangent tout comme les lumières, les sons et les couleurs, tout part en transe. On ne distingue plus le drame de la joie, le tragique de l’euphorie, les pleurs de tristesse et de pression des pleurs d’exaltation et de satisfaction, le bien du mal, le songe de l’éveil, le cauchemar du rêve, la peur du calme, la réalité de l’irréel.
Bande annonce VOST
Tout se
transforme. Tout change et on doit accepter ce changement pour en ressortir
vainqueur ou tout du moins atteindre la perfection. Elle l’a senti au plus
profond de ses tripes et on l’a entraperçu avec elle parce que la caméra la
suit partout et nous avec, parce que juste derrière son épaule, nous sommes son
ombre. Ici c’est de la pure création. De la beauté à l’état brut comme un
diamant qui scintille sous les projecteurs et s’éclate en mille morceaux sur le
plancher martelé de la scène, comme le miroir qui se brise en mille morceaux et
laisse couler le sang. L’épreuve est trop terrible. Le suspens est haletant et on
ne voit pas une minute passer trop lentement. La photographie est
époustouflante puisque l'on est au plus près des corps en travail, en sueur, des
muscles tendus et au cœur des mouvements. La dynamique est l’objet principal
ici. Il s’agit de vivre, de partir à l’aventure sur un coup de tête, de se
laisser tenter encore une fois par de nouveaux horizons au lieu de rester
confiné dans une routine trop rigide et une mentalité trop stricte. Il s’agit
de se laisser porter par les rencontres et la nuit. Il s’agit de vivre pour
pouvoir émouvoir et retranscrire la passion et la séduction sur la scène. La
perfection de la technique ne suffit plus, il faut aussi avoir le talent et le
style, comme dans tout art. La leçon n’en est que plus édifiante. A nous de ne
pas nous noyer dans un trop plein d’eau, d’émotions, de confusion, de trouble,
dans le lac de coïncidences, dans le lac de la perdition, dans le lac saumâtre
de l’aveuglement.
Alors, tous à vos écrans!
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